Publié par La Frap - Le 29/09/2010

Un nouveau Vice-président pour la FRAP : Yves Tribaleau

Réunies en Conseil d’Administration de rentrée le 9 septembre dernier à la Roche / Yon, les 23 radios de la FRAP ont décidé d’élargir l’actuel Bureau dirigeant et de se doter d’un Vice-Président. Il s’agit avant tout de soulager l’actuel Président, Loïc Chusseau, dans son travail quotidien, mais aussi de mieux répartir les pouvoirs et les responsabilités.

C’est Yves Tribaleau, Président de Radio Prévert (72) qui a été élu à la vice-présidence de la fédération par une large majorité de votants.

Yves Tribaleau est un ligérien dans l’âme. Natif du Mans, il exerce en tant que Délégué académique du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) en Pays de la Loire. Sa passion pour la radio ne date pas d’hier, il a déjà officié dans de nombreux studios en France et à l’international. Il est par ailleurs membre fondateur et actuel Vice-Président de l’association RSF (Radio Sans Frontières).

Le Bureau de la FRAP : Radio Prun’ (J. Scattolini), Jet FM (L. Chusseau), SUN (P. Boucard) et Radio Prévert (Y. Tribaleau)

INTERVIEW :

D’où vous vient cette passion pour la radio ?

Yves Tribaleau : La radio, en tant que média d’information, a tenu une grande place dans ma vie durant mon enfance : le gros poste de TSF trônait sur la cheminée et pendant le journal le silence était de rigueur pour toute la famille. C’est fou ce que j’ai pu apprendre sur la marche du monde avec mon regard d’enfant ! Puis le poste à transistor est arrivé au début des années 60, quand j’étais adolescent. Cette révolution technologique a permis à toute une génération dont je fais partie de découvrir la musique pop : les Beatles, les Stones….  1981 : les premières radios libres arrivent sur la bande FM. En tant que professeur et citoyen, je vois dans cette libération des ondes une opportunité formidable. Et l’idée germe, au collège de Pontvallain (avec Philippe Spiegel, jeune professeur de français), de créer une radio en milieu scolaire. L’objectif étant de l’utiliser comme outil pédagogique, au service de l’expression des jeunes  mais aussi ouverte aux personnes extérieures à l’école. Une radio permettant aux élèves de passer d’un statut d’auditeurs passifs à celui de producteurs d’informations favorisant  les rencontres intergénérationnelles sur un territoire rural culturellement pauvre.

Et en 1983 commence l’aventure de Radio Prévert à Pontvallain…

Pourquoi avoir choisi la radio associative plutôt que la radio publique ou commerciale ?

Y.T. : Le projet de Radio Prévert ne pouvait être qu’associatif. Car très rapidement, de grands réseaux commerciaux se sont  constitués avec une seule ambition : faire de l’argent via la publicité,  la radio comme support devenant un robinet à musique et une pompe à « fric ».

Aujourd’hui, la majorité des radios associatives exercent des missions de service public mais à la différence du réseau France Bleu, sur des zones plus réduites ou en direction de publics spécifiques. Telle est ma vision de la radio associative et c’est dans ce sens que  Radio Prévert s’est construite et développée : une radio pédagogique, lieu d’apprentissage du fonctionnement des médias, mais avant tout radio de territoire au service de ses habitants.

Cependant, après bientôt trente ans d’existence, les radios associatives restent financièrement très fragiles, car elles n’ont pas encore trouvé un modèle économique permettant de stabiliser les emplois indispensables à leur fonctionnement. La mise en réseau et en synergie de leurs moyens, à l’exemple de la démarche initiée par la FRAP, devrait favoriser  la résolution de cette question.

Quel est le sens de votre action à l’international ?

Y.T. : Cette action s’exerce au sein de RadioSansFrontière, une association créée en 2001 avec Willy Colin, journaliste à France Télévisions. Nous intervenons sur le continent africain en soutien à des projets de radios issus de la société civile car ces radios  sont un enjeu majeur dans le développement de la démocratie sur ce continent.

La mise en ligne d’un site Web a été notre première initiative et ce site est devenu aujourd’hui un trait d’union entre la quarantaine de radios partenaires de notre association (radiosansfrontiere.org). Second volet de notre activité : la mise en place d’actions de formation à l’animation, au journalisme, mais surtout aux technologies numériques concernant la radio.

Depuis deux ans, nous accompagnons un projet au Congo Brazzaville, initié par les MUCODEC, une banque mutualiste. La création d’une radio destinée à promouvoir le micro crédit mais également envisagée comme média d’information citoyenne se  mobilisant sur les questions d’éducation, de santé et d’environnement.

Une conception par l’action du développement de solidarités radiophoniques Nord-Sud…

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