Publié par La Frap - Le 12/07/2012

Le Voyage à Nantes ne fait pas l’unanimité

Le Voyage à Nantes est une société publique locale dont le capital est détenu par Nantes Métropole (68%), la Ville de Nantes (18%), la Région (5%), le Département (5%), la Ville de Saint-Nazaire (3%), et les communautés de communes Coeur d’Estuaire, Loire et Sillon et Sud Estuaire (1%). Cette société regroupe l’ensemble des structures touristiques de la ville : le Château, Nantes-Tourisme, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage, les Machines de l’île, auxquels s’ajoutent des budgets exceptionnels pour la biennale Estuaire Nantes-Saint-Nazaire (8 millions sur 3 ans), le Voyage à Nantes (8 millions) la construction du Carrousel des Mondes marins (10 millions) qui doit être achevé pour le 15 juillet prochain.

Omerta sur le budget
La société publique locale Voyage à Nantes dispose d’un budget de 19.4 millions € et bénéficie de l’intervention d’une quarantaine de partenaires privés pour un montant d’environ deux millions d’euros. Mais lorsque l’on s’intéresse au détail des subventions accordées aux associations partenaires ou encore au montant des œuvres d’art exposées, le silence est de mise au Voyage à Nantes, son directeur Jean Blaise affirme d’ailleurs que ça n’a aucune importance. Pourtant, ce sont bien les Nantais qui financent en partie cet évènement touristique estival : d’après le groupe d’opposition municipale « Ensemble pour Nantes », pour l’année 2012, les Nantais vont payer leur année culturelle en tout 3 millions d’euros. Quant à la biennale Estuaire – démarrée en 2007 et s’achevant cette année – la chambre régionale des comptes estimait le 10 mars dernier  que l’évènement avait déjà coûté 18 millions € pour les deux précédentes éditions – sur un budget total de 24 millions €. Il manquerait donc 2 millions € pour financer l’édition 2012 couplée au budget du Voyage à Nantes.

Quel bénéfice pour le tourisme ?
En 2011, l’agence G&A a mené une étude pour le Voyage à Nantes : en juillet et août, 200 000 touristes visitaient Nantes, les retombées commerciales (transports, hôtellerie, restauration) étaient estimées à 42 millions €. Pour Jean Blaise, l’objectif du Voyage à Nantes est d’accroître la fréquentation de 20% pour une augmentation de 10 millions € des retombées commerciales. Or, d’après les syndicats hôteliers, cette hausse de fréquentation risque de ne pas permettre aux établissements de conserver leur taux d’occupation car l’offre hôtelière a beaucoup augmenté. Autre bémol, Le Voyage à Nantes a mis en place des établissements provisoires de restauration (Crêpetown, tables, chaises et barbecue dans l’allée Flesselles) qui font concurrence aux restaurateurs. Une concurrence déloyale quand on sait que les restaurants nantais doivent, eux, payer des charges (loyers, taxes) et qu’ils n’ont pas été consultés sur ce point par Voyage à Nantes.

Pour faire le point, Cité à la une a invité la conseillère municipale d’opposition Marie-Laure Le Pomellec et le président de l’Apiih 44 (l’Association des professionnels indépendants de l’industrie hôtelière) Philippe Quintana.

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