Une « guérilla judiciaire » a débuté entre les élus écologistes et socialistes des Pays de la Loire au sujet de l’éventuel futur aéroport du grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes. Les conseillers régionaux d’Europe Écologie – Les Verts ont décidé d’attaquer en justice le projet d’aéroport.
Maitre Faro, célèbre avocat de Greenpeace et avocat d’Europe Écologie – Les Verts en Pays de la Loire, va déposer d’ici la fin du mois de février un recours devant le Conseil d’État. Il conteste l’approbation de la convention entre l’État et Vinci concernant la construction et la gestion de l’équipement. L’objectif de ce recours est de démontrer que le projet d’aéroport ne répond pas, ou plus, à l’intérêt général, l’enquête publique ayant été réalisée il y a plus de dix ans. Maitre Faro espère pouvoir obtenir une nouvelle enquête publique en accord avec les lois votées à la suite du Grenelle de l’Environnement.
D’autres recours sont prévus au sujet du plan de financement ou des mesures d’expropriation des terrains.Le but affirmé de cette manœuvre judiciaire est d’empêcher la construction de l’aéroport.
Un retournement de situation a donc eu lieu, la semaine passée, lors d’une session budgétaire au Conseil régional des Pays de la Loire. L’entente des élections régionales entre les socialistes et les écologistes semble désormais bien loin. Gilles Bontemps, le vice-président chargé des transports a anticipé la menace des élus Europe Écologie – Les Verts de ne pas voter l’intégralité du chapitre «transports» du budget primitif en ôtant du débat la question de la subvention de 100 000 euros au fonctionnement du syndicat mixte de réalisation de l’aéroport.
Jacques Auxiette, le Président socialiste de la région, n’apprécie pas le comportement de ses alliés. Il considère que les écologistes ne respectent pas les engagements pris lors des dernières élections.
À l’inverse, Jean-Philippe Magnen, Président du groupe Europe Écologie – Les Verts, s’est dit satisfait du dénouement des débats. Le décret du 29 décembre dernier autorise Vinci, premier constructeur mondial, à gérer la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour un montant global d’environ 550 millions d’euros. 302,5 millions seront à la charge de Vinci, 138,5 millions pour à celle de l’État. Enfin, les collectivités locales devraient prendre part au projet à hauteur de 115,5 millions d’euros.