Le groupe Vinci a acté la destruction de 2 hectares de bois à proximité de l’aéroport Nantes-Atlantique pour construire un nouveau parking. La raison évoquée par les gestionnaires de l’aéroport et la municipalité de Bouguenais : le risque pour les avions de la présence d’une colonie de corneilles qui nichent dans le bois en question.

Depuis le 1er janvier dernier, la concession de l’aéroport Nantes-Atlantique a été cédé par décret d’Etat à l’entreprise Vinci. Désormais Vinci percevra la totalité des bénéfices de Nantes-Atlantique et de l’extension du parking. La chambre de commerce et Vinci ont demandé en septembre 2010 à la municipalité de Bouguenais l’autorisation à détruire ce bois et à construire un parking à la place.

Deux hectares ont été détruits, 10 autres vont être replantés non loin pour construire 800 places de parking supplémentaires, en plus des 5000 déjà existantes. Une opération purement financières pour Catherine Esnée, adjointe Europe écologie – Les verts au maire de Bouguenais au développement économique, d’autant plus que la période touristique approche à grand pas et va être difficile terminer les travaux pour les vacances de Pâques, pendant lesquelles on a un pic de la demande de parking. L’adjointe aurait préféré d’autres solutions, comme l’installation de navette pour des parkings plus éloignés, mais ses collègues de la majorité les considéraient trop coûteuses.

La mairie de Bouguenais ne souhaite pas communiquer sur cette décision, en ajoutant qu’il s’agissait uniquement de donner un simple avis, puisque le terrain appartenait bien au concessionnaire et non à la municipalité. Un avis favorable justifié par la présence de corneilles dans ce bois, un risque pour les avions. Pour Guy Bourles, vice président de la Ligue de Protection des Oiseaux, déloger les corneilles n’aura pas de conséquences importantes sur leurs cycles de vies, mais détruire un bois pour la présence de quelques exemplaires de corneilles est considéré « extraordinaire ».  Cette opération de la part de Vinci est analysée par Dorian Piette, juriste à Europe Ecologie – Les verts Pays de la Loire comme une sorte d’épargne en vu des coûts de construction de Notre-Dame des Landes.

La CCI ne souhaite pas communiquer les chiffres des bénéfices engrangés par les divers parkings de Nantes-Atlantique.  Rappelons que Michèle Gressus, maire de Bouguenais est depuis 2009 favorable au projet d’aéroport Notre-Dame des Landes, alors que précédemment elle le combattait.

 

Il y a-t-il des contreparties proposées par Nantes Métropole, l’un des teneurs du projet, pour les communes facilitant le développement économique de Vinci et l’aboutissement du projet Notre-Dame des Landes ? C’est peut-être l’avis de Catherine Esnée, lorsqu’elle se demande pourquoi ce terrain n’a pas été mis en zone protégée. Le parking est sur le point de se construire, mais reste tout de même la question de l’avenir du site de Nantes-Atlantique après le transfert : pour le moment rien d’officiel, juste des hypothèses de construction de logement sociaux ou d’activité économique.  

Tres peu de communication autour du projet de Notre-Dame des Landes et des projets annexes, comme cet extension de parking. Pour certains franchement assumé, notamment les présidents de Nantes Métropole, du département et de la région. Pour d’autres, notamment les maires des communes concernées, un sentiment de malaise règne autour de décisions actées en catimini et sans prise de parole.

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