Annonce de suppression de postes, réduction des moyens, masterisation des enseignants : tout ceci entraîne une dégradation du service public d’éducation selon les syndicats. Et les professeurs ne sont plus les seuls à monter au créneau pour dénoncer ces évolutions.
Lundi après-midi, près de 200 principaux et chefs d’établissement sur les 500 que compte l’académie, ont manifesté leur exaspération devant le rectorat de Nantes. Un événement exceptionnel puisque cela faisait 5 ans que ces personnels n’avaient plus exprimé leur ras-le-bol. Pour exposer leurs griefs, les manifestants ont remis au recteur une lettre ouverte. Une mobilisation des chefs d’établissement qui pourrait connaître des suites selon les syndicats.
Des difficultés pour enseigner que connaissent les 617 stagiaires enseignants de l’Académie de Nantes, c’est ce qui ressort d’une enquête révélée hier par le syndicat général de l’Education Nationale (le SGEN). Une enquête significative car plus d’un tiers des stagiaires a répondu aux questions (tant dans le 1er que le 2nd degré), un ratio de réponse rare selon le syndicat.
Principal enseignement de ce questionnaire : le malaise des stagiaires qui fait suite à une surcharge de travail et à un sentiment d’abandon au milieu des élèves. Pour le syndicat, cette nouvelle donne, s’explique par la réforme de la masterisation des enseignants. Un nouveau système, source d’inquiétude pour les stagiaires. 60% de ces derniers ne savent pas bien comment va se dérouler leur validation à la fin de l’année. Certains d’entre eux parlant de « critères de validation opaques ».
Aucun stagiaire n’était présent lors de la conférence de presse, pour commenter ces résultats. En effet, ces derniers ont obligation de « ne pas dénigrer un dispositif mis en place » selon le socle de compétences définis par le ministère de l’Education Nationale. Un moyen de pression pour faire taire les stagiaires selon le syndicat.
Pour protester contre les réformes institutionnelles ainsi que les suppressions de poste, une manifestation inter-départementale est prévue le 19 mars à l’appel d’un collectif d’associations pour exiger des moyens supplémentaires ainsi qu’un autre projet pour l’école.
Au micro SUN de Julien Chaillou, Catherine Gay Boisson, proviseure du lycée Emmanuel Mounier à Angers, revient sur les raisons de la mobilisation des chefs d’établissement et Eric Malo, secrétaire du SGEN pour les Pays de la Loire, expose les difficultés rencontrées par les stagiaires enseignants.
Photo : SUN