« La ville renversée par l’art », tel est le point de départ de l’aventure… Le périple a démarré et devrait faire de Nantes une destination touristique de premier plan et non plus une simple ville de passage.

Un bien surprenant parcours qui s’offre aux riverains jusqu’au 19 aout prochain. Passeurs, touristes ou nantais soucieux de redécouvrir leur ville sont ainsi conviés à se perdre dans une Cité des Ducs transfigurée et enrichie par des œuvres, multiples et invasives. Soient 40 étapes fondatrices découpées sur près de 9 kilomètres pour ce monument dispersé aux airs de rendez-vous immanquable. 

Il s’agit pour la municipalité de Nantes de replacer l’art contemporain au cœur d’un espace public en pleine expansion et plus prosaiquement, faire croitre la fréquentation touristique de 10 à 15%. Maitre d’oeuvre du projet, Jean Blaise est désigné en 2010 par Jean-Marc Ayrault. Il est l’instigateur de la Nuit Blanche à Paris, créateur du Festival des Allumées à Nantes et ancien directeur du Lieu Unique.

18 mois plus tard et la création de la Société Publique Locale au capital social d’un million, Le Voyage à Nantes et ses 200 salariés mettent à profit le modus operandi : repenser Nantes comme capitale touristique, faire émerger d’une volonté politique, une déconstruction du réel, une somme de propositions rafraichissantes et une étonnante invitation à séjourner dans une cité des temps moderne décomplexée.

Des œuvres pérennes et une dernière édition d’Estuaire

Le point d’orgue sonne comme une invitation au voyage autour d’un patrimoine historique local enrichie, d’un territoire où les monuments côtoient les points de vue et les regards des artistes contemporains de renommées régionales, nationales et internationales. Désormais, le paysage nantais ne ressemble à nul  autre : du toit de l’école d’architecture où le banaball se pratique à perte de vue,  non loin du carrousel des mondes marins dédié aux abysses, du nid abrité au sommet de la Tour de Bretagne, ou encore d’une Place Royale transformée en terrain de jeu sur mesure, le voyage peut commencer !  

 

 

 

 

 

 

Péage sauvage

Direction la Petite Amazonie, parenthèse au cœur d’un site bombardé durant la seconde guerre mondiale, enclavé à l’aube d’un projet autoroutier peu à peu relégué au profit de la biodiversité. Ici la nature environnante côtoie le quartier Malakoff et offre depuis peu dans le cadre de Voyage à Nantes, un observatorium en bois courbé, fracture visuele entre le sauvage et l’urbain sur ce site qui peut accueillir près de 64 espèces d’oiseaux différentes. 

 

 

 

 

 

 

 

La croisière Estuaire enrichie de neuf oeuvres

Mais le voyage n’est pas seulement urbain, il se veut aussi sauvage et directement rattaché à la Loire, ce fleuve sauvage aux allures de pièce maitresse. Les deux éditions précédentes entérinées, Estuaire 2012 fut à nouveau confié aux regards enrichis des architectes, des designers et urbanistes sollicités ici. Neuf nouvelles propositions viennent ainsi enrichir la biennale d’art contemporain qui s’achève avec Le voyage à Nantes. A ciel ouvert, ce sont en tout 29 œuvres réparties sur les berges de 12 communes environnantes, elles viennent révéler l’estuaire entre Nantes et Saint-Nazaire, paysage façonné par les industries et la faune.

 

 

 

 

 

Le Voyage à Nantes s’empare de la ville et façonne le regard…

Bâtisse Karstique rue Kervégan

Des stalactites dans une bâtisse baroque construite au 18ème siècle par l’architecte Pierre Rousseau, Baptiste Ymonet et Vincent Jousseaume soulignent tous deux l’élégance du lieu.  Le Temple du goût refaçonné s’apparente désormais à une grotte artificielle où le goutte à goutte dans un jeu de superposition de céramiques jouxte la verrerie du « Stalactite bar » où huitres et vin blanc se dégustent parfois.

 

 

 

 

 

 

 

 

Monte-meubles – L’ultime déménagement Place Bouffay

L’image transcrit l’impossible…la Place Bouffay théâtre d’une surprenante installation!

Une portion de façade suspendue dans les airs s’offre au regard et sème le doute. L’artiste argentin Leandro Erlich interroge notre perception du réel et crée la surprise.

 

 

 

 

 

 

 

L’arbre à basket face à la Prairie aux Ducs

A deux pas des Machines de l’Ile, les amateurs de basket sont conviés à réinventer les règles du jeu autour des paniers de basket montés en arborescence. Les joueurs se démultiplient et les âges aussi. L’arbre offre autant de possibilité que de participations inédites.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le carrousel des Mondes marins

Les abysses et la surface des océans repeuplent le site des anciens chantiers navals. Sur trois plateaux tournants, la structure est imposante et l’implantation de ce cinquième manège construit par La Machine, intrigue les visiteurs. 25 m de haut, 20 m de diamètre, 35 créatures sous-marines dont La Raie manta, le Calamar à rétropropulsion, le Poisson pirate, la Larve de crabe… Le passager une fois à bord est plonge dans une conception qui n’ai pas sans rappeler les manèges de la fin du 19ème.

 

 

 

 

 

 

 

Avant goût du Voyage à Nantes à bord de la croisière Estuaire et aux détours des oeuvres in situ. Reportage signé Mathilde Chevré.

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