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Dessine-moi ton histoire : les mineurs isolés étrangers exposent


Jusqu’au 2 juin, l’exposition Dessins sans papiers donne la parole aux mineurs isolés étrangers à POL’N, rue des olivettes à Nantes, à prix libre. 100 oeuvres collectées par le collectif éponyme, qui se passent de mots et de traduction.

L’initiative est née à Paris. Un jour, une militante apporte des crayons et du papier dans un camp de réfugiés. Très vite, les migrants se prennent au jeu et les courbes sous leurs mines se mettent à raconter leur histoire, l’indicible. Des oeuvres à retrouver dans un livre.

A Nantes, c’est via des ateliers que Dessins sans papiers veut échanger. Ils se sont tout d’abord faits hors les murs, pour approcher le public que la structure a choisi de mettre en avant dans la Cité des Ducs. Il s’agit des mineurs isolés étrangers dont la majorité est contestée. Un statut juridiquement compliqué.

En effet, un mineur isolé étranger est une personne de moins de 18 ans venue sur le sol français sans être accompagnée. Il revient alors aux services de l’aide sociale à l’enfance de lui apporter protection et soutien.

Samuel, au micro de SUN.

Samuel, au micro de SUN. , Photographies réalisées par un de leurs camarades, Moussa Sacko

La minorité contestée

Cependant, ces jeunes n’ont pas forcément de papiers d’identité prouvant leur minorité. Conformément au cahier des charges présenté aux associations le 20 octobre 2016, les centres provisoires de mise à l’abri spécialisés pour mineurs non accompagnés, chacun y passe un entretien pour évaluer l’isolement réel et la minorité des jeunes.

Pour certains, cette dernière est contestée. Leur physique ne correspond pas à leur âge, des incohérences relevées dans le récit de leur voyage, ou une incertitude relevant des contraintes de deux cultures différentes. Outre la barrière de la langue, il arrive qu’un individu n’ait pas été déclaré dès sa naissance.

Si en France ce genre de situation semble difficilement pensable, elle est moins étrange aux yeux d’autres pays où l’isolement de territoires ne permet pas un suivi démographique scrupuleux. En résulte une ambiguïté liée à l’âge.

Pour ces migrants, il n’y a pas de statut juridique. Ils ne sont ni des demandeurs d’asile ni des mineurs isolés. Une procédure est alors lancée, elle peut durer un an. En attendant, rien n’est mis en place.

C’est ce qu’explique Nathalie Le Berre, membre de la branche nantaise du collectif Dessins Sans papiers. C’est à ces jeunes qu’elle a choisi, avec d’autres volontaires, de donné le crayon.

Ibrahim-Guya, très ému mais digne

Ibrahim-Guya, très ému mais digne, par Crédit photo : Moussa Sacko

Les dessins sans papiers

Sans papiers mais armés de crayons, les jeunes rêvent et dessinent ce qu’ils ont vécu. Des maisons en flammes, des meurtres, la peur que leur embarcation ne se renverse, de la noyade, mais aussi l’arrivée en France, le soutien et désamour de la population, les espoirs.

Ce sont ces témoignages qui sont donnés à voir et à lire au 11 rue des olivettes, à POL’N, à Nantes. Pour financer Dessins sans papiers et le collectif Mineurs Isolés Etrangers, des cartes postales seront également en vente.

Retrouvez ci-dessous l’interview des artistes en herbe Ibrahim-Guya et de Samuel, accompagnés de Nathalie Le Berre. 

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