Avril 1988, Nouvelle Calédonie, Ile d’Ouvéa : à la suite d’une attaque, trente gendarmes sont pris en otages par des indépendantistes kanaks. Au lendemain du premier tour des élections présidentielles qui opposeront François Mitterrand à Jacques Chirac au second tour, la prise d’otage apparait comme un boycott des élections. Alors Territoire d’Outre Mer, la Nouvelle Calédonie connait des tensions entre les partisans et les opposants à l’indépendance. Dans un contexte d’élections présidentielles, régler ce conflit au cœur du Pacifique va relever de la plus haute importance.
Le gouvernement français envoie sur place trois cents militaires pour mettre un terme au conflit. Spécialisés dans les opérations de libération d’otages, une vingtaine d’hommes du GIGN mettent également pied à terre sur l’Ile d’Ouvéa. Philippe Legorjus, alors Capitaine du GIGN se voit confronter à la fois, aux kanaks et aux militaires. Entre deux eaux, il tentera de trouver une issue diplomatique à ce conflit. Echéance toutefois venue de Matignon : mettre fin au conflit avant le second tour des présidentielles, soit en seulement dix jours.
Inspiré du livre de Philippe Legorjus, La morale et l’Action, Mathieu Kassovitz a également mené depuis une dizaine d’années un travail de longue haleine sur ces événements, ponctués de voyages en Nouvelle Calédonie et de rencontres avec les kanaks. Dans L’Ordre et la Morale, c’est à travers le regard et l’expérience du capitaine Legorjus, interprété par Mathieu Kassovitz que l’on découvre ces dix jours oubliés de nos livres d’histoire.
En octobre dernier, Mathieu Kassovitz et Philippe Legorjus venaient présenter à Nantes le film déjà sujet à polémique, L’ordre et la Morale. A cette occasion, le réalisateur est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à réaliser son film au micro de Jeanne de Barros.