Primé par le jury au dernier Festival de Cannes, Mahamat-Saleh Haroun est l’un des cinéastes qui montent dans la création cinématographique africaine.
Le Tchad et le 7ème art, c’est le sujet qui était abordé lors de la rencontre avec le réalisateur, organisée à Mulsanne, dans le cadre de l’opération nationale Collège au Cinéma.
Sous l’impulsion de l’association Graines d’images et le Conseil général de la Sarthe, Abouna et Un homme qui crie étaient projetés à Mulsanne et au Mans le 26 Janvier dernier.
Présenté au public en 2002, Abouna, est le deuxième long-métrage de Mahamat-Saleh Haroun. Sous une forme tragi-comique, celui-ci décrit la situation d’un adolescent et de son petit frère, livrés à eux-mêmes après le départ de leur père. Un fait de société récurrent au Tchad.
Un homme qui crie, la dernière œuvre du réalisateur, reflète la situation au Tchad de nos jours. Dans un contexte de guerre civile, le gouvernement a lancé un appel à « l’effort de guerre » auprès de la population. Sans argent, un maître nageur soixantenaire se voit donc contraint de livrer son fils au gouvernement.
Puisqu’inspiré par ce qui l’entoure, Mahamat-Saleh Haroun concède: “Je ne peux pas faire du cinéma de divertissement“. L’occasion également d’aborder l’importance qu’il donne à son travail de réalisateur et la situation au Tchad depuis le tournage de son film.
Des propos recueillis par Samuel Retailleau au Centre Simone Signoret.
Photo: © Dominique Houcmant | Goldo