Jeudi 21 juin au petit matin, les opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes manifestaient contre l’ouverture de cinq enquêtes publiques visant à étudier la possibilité de mesures écologiques compensatoires liées à la construction de l’aéroport. En effet, la prochaine infrastructure sera bâtie sur des zones humides de qualité. La Loi sur l’eau oblige Aéroports du Grand Ouest (Vinci) et l’État à rembourser la dette écologique du projet.
Ainsi les enquêtes menées cet été par des commissaires enquêteurs sur les sept communes proches du futur aéroport viseront à étudier la possibilité de travaux de « génie écologique », comme par exemple, la création de mares, de haies bocagères, la dérivation de ruisseaux et la préservation des espèces animales.
Des échauffourées
Alors que le président de l’Adeca (Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport) Sylvain Fresneau a passé une journée en garde à vue la semaine dernière pour avoir dirigé son tracteur vers les gendarmes. Les opposants ont été évacués vers 7h30 à coups de gaz lacrymogène et matraques, un gendarme a été blessé pendant l’opération. La grogne des militants anti-aéroport porte majoritairement sur la durée trop courte à leurs yeux des enquêtes – en place jusqu’au 23 juillet – et par ailleurs la période des vacances scolaires qui ne permettrait pas d’étudier au mieux la complexité du sujet. L’un des porte-parole de l’Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes) Julien Durand a rencontré les commissaires enquêteurs ce jeudi matin, ils semblaient d’accord pour rallonger la durée des enquêtes. Quant à la période, c’est au préfet de décider, il serait étonnant qu’il décide de repousser le début des enquêtes en septembre puisque le but est surtout pour lui d’accélérer la construction de l’aéroport, en projet depuis près de 40 ans.
Julien Durand, membre de l’Acipa, revient sur cette matinée mouvementée et les raisons de la colère des opposants à l’aéroport.