Les migrants arrivant en France ont difficilement accès aux soins. Les raisons en sont multiples. Pour y remédier, l’Association Santé pour les Migrants de Loire Atlantique (l’ASAMLA) dirige des traducteurs et interprètes de divers pays. Pour les migrants, arriver en France peut être un traumatisme…Un choc qui s’ajoute à la difficulté de quitter son propre pays.

Beaucoup de migrants sont ainsi exilés ou réfugiés politiques. Se sauver de leur pays natal est souvent ressenti par ces personnes comme un déni de leur origine. Afin d’effectuer une demande d’asile, ils doivent prouver que ce qu’ils ont subis (tortures, viols, assasinats de leur famille) est vrai. Sans preuves médicales, ils ne peuvent prétendre à une demande de visa. Les migrants se trouvent donc face à un médecin généraliste ou face à un psychologue, un professionnel qui reflète l’inconnu, et accentue la peur du migrant.

Vient s’ajouter le problème de compréhension dû à la différence de langage et de culture. Le médecin, lui-même se retrouve dans un conflit ethique. Doit-il croire les horreurs subies par son patient ou doit-il maintenir le doute ? Sans le vouloir, le soignant peut être discriminatoire envers son patient étranger. On parle ici de la « globalisation » du système de soins. Comment adapter le soin à chacun? La démocratie sanitaire ne s’adresse pas qu’au corps de l’individu, elle implique également le droit à la citoyenneté, la dignité des personnes, le respect de l’autre dans la différence, la solidarité, etc. C’est donc pour favoriser les échanges entre patients et professionnels que l’ASAMLA se charge de faciliter l’interprétariat dans le milieu de la santé et de l’éducation.

Tous les migrants disposent de droits fondamentaux, même lorqu’ils n’ont pas la nationalité du pays où ils vivent. L’égalité de traitement s’applique par principe. Les associations pour les migrants ont comme doctrine « qu’une personne dans une situation irrégulière vis-à-vis des procédures d’immigration ne fait pas de cette personne un déliquant. »

 

Pauline Petit et Caroline Fontaine ont rencontré Françoise Chailleux, présidente de l’ASAMLA.

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