Christine Carmona est membre de l’association »Passeur de mots, passeur d’histoires », fondée par Valéria Milewski en 2008.
L‘association a pour objectif de développer et de promouvoir le métier de biographe pour les personnes gravement malades dans les hôpitaux.
Christine Carmona a longtemps cherché sa voie, elle était traductrice et interprète puis chargée de communication avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Elle s’est dirigée, petit à petit, vers le métier de biographe dans le monde hospitalier, après avoir vécu des deuils dans son entourage. Cette passionnée des mots a rejoint le service d’oncologie thoracique du CHU de Nantes en janvier 2015. Aujourd’hui, elle offre la possibilité aux patients, parfois en fin de vie, de raconter leur histoire.
Un devoir de confidentialité
Lorsque les échanges débutent avec la biographe, certains patients ne savent pas par où commencer, d’autres pensent que leur vie n’est pas assez intéressante.
Afin de les rassurer, elle leur explique comment vont se dérouler les entretiens « Je vais tirer sur un fil, vous pouvez me raconter votre histoire exactement comme vous le voulez […]. Ensuite moi je range tout ce que vous me dîtes dans plein de petits tiroirs dans l’armoire que j’ai, là, dans ma tête […] et ensuite je vais aller puiser dans chaque tiroir pour sortir ce qui va venir s’intégrer au récit ».
Aujourd’hui, elle a neuf biographies à son actif. Selon elle, »être biographe » implique un devoir de confidentialité : « Il faut savoir que la biographie n’est pas réglementée. Les livres ne sont lus que par le patient et ses proches ». Précise t-elle.
Une fois achevé, le récit est ensuite mis en page et agrémenté de photos par un infographiste, puis relié à la main par une relieuse d’art.
Ces livres sont gratuits pour tous les malades grâce à l’hôpital qui les finance. Christine Carmona souligne que ces récits peuvent permettre aux patients « de laisser une trace à la famille » mais aussi ils sont parfois perçus comme « un outil d’aide au deuil » pour les proches.