Déjà dans les années 70, des conflits éclataient lors de ce qu’on appelle aujourd’hui les marches de l’Erdre. Après 30 ans d’accalmie, elles ont repris.
Il s’agit de randonnés organisées par des partisans du droit de passage sur les bords de l’Erdre et qui en conséquence longent la rivière. Mais comme une partie des rives est inclut dans des terrains privés, les marcheurs entrent souvent en contradiction avec le droit de propriété.
Les propriétaires, eux, crient au saccage de leurs terrains et craignent une destruction du cadre naturel de l’affluent. Les partisans de ce qui est officiellement nommé le droit de servitude de marchepied sur les rives de l’Erdre ou en terme plus clairs, le droit de marcher sur les bords de la rivière, affirment être dans la légalité.
Des hommes politiques soutiennent les marcheurs dans leurs revendications comme par exemple Hervé Bocher, conseiller général et membre de l’association « l’Erdre pour tous ». Il rappelle dans l’entretien récent à Prun’ que la loi légalise le droit de servitude sur les bords des cours d’eau sur une distance de trois mètres vingt cinq, c’est-à-dire que légalement quiconque peut se promener sur les bords de n’importe quelle rivière à condition de ne pas s’en éloigner de cette distance.
Par ailleurs, certains partisans du droit de passage comme le site « Breizhistance »considèrent l’interdiction de marcher sur les bords de la rivière comme une tentative élitiste de privatisation des paysages naturels communs par une minorité de propriétaires fortunés. Ils avancent qu’au vu du coût des terrains sur les bords de l’Erdre, ceux-ci ne sont accessibles qu’aux plus favorisés.
Les propriétaires, eux, affirment que la plupart sont arrivés avant l’augmentation des prix et que les marches violent leurs droits de propriété au nom d’un consumérisme sauvage de la nature. Le dernier conflit en date a eu lieu lors de la marche du 13 mars au cours de laquelle des altercations ont éclatés entre randonneurs et propriétaires riverains. De nouvelles marches ont été convoqué dans les prochains mois.
Au micro de Julie Gosselin, Hervé Bocher, conseiller général et membre de l’association « L’Erdre pour tous » et Pierre Perron, président de l’association « Erdre, Patrimoine national vivant ».