Débat sur la laïcité: La CRCF peu enthousiaste


Aujourd’hui, la majorité présidentielle se penche sur le débat sur la laïcité et l’Islam. Ce débat ne fait pas l’unanimité, même au cœur du parti : François Barouin, le porte parole du gouvernement, a estimé la semaine dernière qu’il fallait « clôturer ces débats » sur l’islam et la laïcité. Selon lui, il faudrait se concentrer sur les emplois et les déficits.

Pour le député UMP Etienne Pinte, François Fillon doit se positionner. Jean-François Copé, le porte parole du gouvernement, a quant à lui reproché à François Fillon de ne pas jouer « collectif » à propos du débat sur la laïcité… Mais ce débat ne provoque pas seulement de tensions au sein de la majorité, mais aussi et surtout de vives réactions de la part des représentants religieux.

 

Rappelons que la laïcité désigne la séparation du civil et du religieux dans l’état. La loi de 1905 interdit l’état d’intervenir dans les affaires religieuses. Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière, dans les limites de l’ordre public. Les représentants des six grandes religions présentes en France prennent  leurs distances avec ce débat.

Réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France, CRCF, ils font part de leurs interrogations. La CRCF regroupe six instances responsables du bouddhisme, des Eglises Chrétiennes (catholiques, orthodoxe, protestante), de l’islam et du judaïsme. La CRCF a fait parvenir un communiqué dans lequel ils rappellent en préambule leur attachement à la laïcité, « pilier de notre pacte républicain ». La question est la suivante : «  faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? ». Comprendre par là que la période pré-électorale « risque (selon la CRCF) de susciter des confusions qui ne peuvent qu’être préjudiciables ».

Ces mêmes représentants se demandent si un parti politique, même majoritaire, peut conduire seul un débat comme celui là… Cependant, ils reconnaissent la nécessaire adaptation des cultes face aux évolutions de la société. Ils demandent à la majorité présidentielle de « ne pas dilapider ce précieux acquis » qu’est la laïcité. Après le débat sur l’identité nationale et le problème du port du voile, voilà un autre débat qui s’annonce désormais. Nicolas Sarkozy  a déclaré qu’il ne s’agit « non pas de suspendre la loi » de 1905, mais de faire un texte temporaire pendant quelques années. Le but étant de construire un Islam de France. Le débat durera 3 heures dans un hôtel parisien

Pour mieux comprendre les enjeux d’un tel débat, Jean Baubérot, fondateur de la sociologie de la laïcité au micro de Morgane Sertori.

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