Maître Jean Michel Pollono, avocat de Nadia Lespilette. Son fils, atteint d’un cancer en stade avancé, a dû être extrait d’urgence de la maison d’arrêt de Nantes.
C’est un enfant de plus en plus amaigri et pâle que Nadia Lespilette visite quotidiennement au centre René Gauduchau. Hospitalisé depuis le 27 août, il a été extrait de la prison de Nantes, ou il purgeait une peine de 10 mois ferme pour vol avec violences.
Le verdict tombe : cancer au stade avancé, touchant l’abdomen et les poumons.
»On me disait que c’est l’enfermement, c’est pour ça que mon fils a mal au dos, il stresse. Il lui faudrait plus un psychologue qu’un médecin. Ce n’est pas possible que les médecins n’aient pas pu voir l’état de mon fils, ils ont fermé les yeux. Les détenus méritent un minimum d’attention, ce sont des êtres humains »
La maman sait que la maladie était certainement déjà là avant l’incarcération, mais, d’après elle, les médecins auraient pu le soigner.
Nadia Lespilette et son fils portent plainte contre X pour atteintes volontaires à l’intégrité de la personne.
Un détenu fait forcément un bilan sanguin à son arrivée en prison (avant ils passaient une radio). Se relaient, à la maison d’arrêt de Nantes, quatre médecins en journée pour 400 détenus. Les détenus peuvent faire appel à eux par courriers. La nuit le SAMU ou SOS médecin interviennent. La médecine en prison était sous tutelle du ministère de la Justice. Depuis 1994, c’est le ministère de la Santé qui en a la compétence.
Jean-Michel Pollono, l’avocat de la famille, attend toujours le dossier médical du fils de Nadia Lespilette. Deux solutions : soit les médecins ont fait une erreur médicale lors du bilan d’entrée du détenu, soit ils n’ont pas annoncé qu’il était atteint d’un cancer.
Charles Guyard reçoit Jean-Michel Pollono dans le 7/9 du 17 septembre :