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Le parcours de sortie pour les prostitué(e)s : une orientation abolitionniste


Le parcours de sortie des prostitués est entré en vigueur lundi 1er novembre 2016, après avoir été adopté en avril 2016. Cette loi offre une alternative aux travailleurs du sexe qui souhaitent se reconvertir.

En France, 37,000 personnes oeuvrent dans ce secteur d’activité illégal. Un des piliers du parcours de sortie des prostitué(e)s est la dépénalisation de la prostitution contre celle des clients. Les consommateurs devront désormais débourser entre 1,500 et 3,500 euros d’amende. Pour Anne-Marie Ledebt, responsable départementale du Mouvement Le Nid, le client réfléchira ainsi à deux fois avant de céder au chant des louves. « C’est une manière d’inquiéter le client car l’amende arrive à son domicile. Sa femme, sa famille, pourraient tomber dessus et ça ferait un peu désordre« .

« Qui va arrêter la prostitution pour gagner le RSA? »

Dans cette loi abolitionniste, le prostitué est considéré comme une victime, une personne en état de faiblesse dont les autres, en position de force, profitent. Selon le texte, ce sont donc les proxénètes et les clients qui possèdent le pouvoir. Pour sortir du trottoir les travailleurs sexuels, à 60% des femmes, la législation met désormais à leur disposition un logement, un titre de séjour à long terme, une aide psychologique et financière, une formation, ainsi qu’un emploi. Pour le porte-parole du Syndicat du travail sexuel, Thierry Schaffauser, il s’agit-là de faire pression sur les professionnels afin qu’ils cessent leur activité contre un revenu.

« C’est pas un aide, c’est un chantage, car conditionné à l’arrêt de la prostitution. Si vraiment on voulait aider les gens, on serait pas en train de leur dire de changer de vie. Ce qu’on nous propose, là, c’est quoi? C’est si on est pas éligibles pour le RSA, on peut prétendre à une aide qui je crois est inférieure au revenu solidaire, mais uniquement si des associations viennent témoigner que oui, on a bien arrêté ce travail« .

Le jeune homme précise qu’avec le proxénétisme hôtelier, il est très difficile pour les travailleurs du sexe de trouver un logement convenable. Si un bailleur apprend l’emploi de l’ombre de son locataire, il le met fréquemment à la porte. Thierry Schaffauser s’insurge : « On va pas trier entre les bonnes et les mauvaises victimes ! Nous on revendique que tous les travailleurs du sexe soient régularisés, pas qu’ils doivent au préalable se plier à la volonté des juristes, des préfets…« 

Le STRASS met en avant le Protocole de Palerme, réalisé dans le cadre de la Convention des Nations-Unies contre la criminalité transnationale organisée, le 15 novembre 2000. Il vise à prémunir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. Il prévoit que chaque victime, de façon inconditionnelle, soit protégée. 

Interview de Thierry Schaffauser sur le site de SUN

« Une orientation de la société »

Pour l’association féministe abolitionniste Le Nid, si la loi ne va pas supprimer la prostitution du jour au lendemain, elle effectue ici un choix d’orientation. Selon l’organisme, « la violence est inhérente à la prostitution« . L’idée est de sensibiliser le public, de donner une visibilité et un respect à une personne pour qu’elle puisse porter plainte, si elle est victime de violences. Pour le STRASS au contraire, les clients risquent d’être plus facilement sujets à porter des coups et surtout, les travailleurs risquent de prendre plus de risque pour protéger et préserver la source de leurs revenus.

Anne-Marie Ledebt parle d’une loi intéressante dans sa globalité, comme aide aux personnes voulant changer d’orientation. Pour le mouvement Le Nid, l’important est de faire prendre conscience aux jeunes « que les filles ne sont pas dédiées au plaisir de l’homme comme ça, et naturellement. Donc il faut mettre en place des moyens, mais pour ça on sera vigilants car c’est pas le tout d’avoir une belle loi« .

Retrouvez ci-dessous l’interview du 8 novembre 2016 d’Anne-Marie Ledebt, premières impressions sur le nouveau décret.


Le parcours de sortie des prostitués est entré en vigueur lundi 1ier novembre 2016, après avoir été adopté en avril 2016. Cette loi offre une alternative aux travailleurs du sexe qui souhaitent se reconvertir.

En France, 37,000 personnes oeuvrent dans ce secteur d’activité illégal. Un des piliers du parcours de sortie des prostitué(e)s est la dépénalisation de la prostitution contre celle des clients. Les consommateurs devront désormais débourser entre 1,500 et 3,500 euros d’amende. Pour Anne-Marie Ledebt, responsable départementale du Mouvement Le Nid, le client réfléchira ainsi à deux fois avant de céder au chant des louves. « C’est une manière d’inquiéter le client car l’amende arrive à son domicile. Sa femme, sa famille, pourraient tomber dessus et ça ferait un peu désordre ».

« Qui va arrêter la prostitution pour gagner le RSA? »

Dans cette loi abolitionniste, le prostitué est considéré comme une victime, une personne en état de faiblesse dont les autres, en position de force, profitent. Selon le texte, ce sont donc les proxénètes et les clients qui possèdent le pouvoir. Pour sortir du trottoir les travailleurs sexuels, à 60% des femmes, la législation met désormais à leur disposition un logement, un titre de séjour à long terme, une aide psychologique et financière, une formation, ainsi qu’un emploi. Pour le porte-parole du Syndicat du travail sexuel, Thierry Schaffauser, il s’agit-là de faire pression sur les professionnels afin qu’ils cessent leur activité contre un revenu.

« C’est pas un aide, c’est un chantage, car conditionné à l’arrêt de la prostitution. Si vraiment on voulait aider les gens, on serait pas en train de leur dire de changer de vie. Ce qu’on nous propose, là, c’est quoi? C’est si on est pas éligibles pour le RSA, on peut prétendre à une aide qui je crois est inférieure au revenu solidaire, mais uniquement si des associations viennent témoigner que oui, on a bien arrêté ce travail. »

Le jeune homme précise qu’avec le proxénétisme hôtelier, il est très difficile pour les travailleurs du sexe de trouver un logement convenable. Si un bailleur apprend l’emploi de l’ombre de son locataire, il le met fréquemment à la porte. Thierry Schaffauser s’insurge : « On va pas trier entre les bonnes et les mauvaises victimes ! Nous on revendique que tous les travailleurs du sexe soient régularisés, pas qu’ils doivent au préalable se plier à la volonté des juristes, des préfets… »

Le STRASS met en avant le Protocole de Palerme, réalisé dans le cadre de la Convention des Nations-Unies contre la criminalité transnationale organisée, le 15 novembre 2000. Il vise à prémunir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. Il prévoit que chaque victime, de façon inconditionnelle, soit protégée.

 

Interview de Thierry Schaffauser, 

« Une orientation de la société »

Pour l’association féministe abolitionniste Le Nid, si la loi ne va pas supprimer la prostitution du jour au lendemain, elle effectue ici un choix d’orientation. Selon l’organisme, « la violence est inhérente à la prostitution ». L’idée est de sensibiliser le public, de donner une visibilité et un respect à une personne pour qu’elle puisse porter plainte, si elle est victime de violences. Pour le STRASS au contraire, les clients risquent d’être plus facilement sujets à porter des coups et surtout, les travailleurs risquent de prendre plus de risque pour protéger et préserver la source de leurs revenus. 

Anne-Marie Ledebt parle d’une loi intéressante dans sa globalité, comme aide aux personnes voulant changer d’orientation. Pour le mouvement Le Nid, l’important est de faire prendre conscience aux jeunes « que les filles ne sont pas dédiées au plaisir de l’homme comme ça, et naturellement. Donc il faut mettre en place des moyens, mais pour ça on sera vigilants car c’est pas le tout d’avoir une belle loi. »

Retrouvez ci-dessous l’interview du 08 novembre 2016 d’Anne-Marie Ledebt, premières impressions sur le nouveau décret.
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