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Le tatouage, entre criminalité et popularité


Le tatouage, tantôt méprisé, tantôt adoré, est aujourd’hui un art largement popularisé. Pour comprendre ce basculement, nous avons rencontré Yann Lignereux, professeur d’histoire moderne à l’Université de Nantes et directeur de l’UFR d’Histoire, d’Histoire de l’art et d’Archéologie, qui retrace, au micro de Julie Judais pour SUN, la fascinante histoire du tatouage.

    Punition et mépris

En Europe occidentale, le tatouage est stigmatisé et se dote d’une fonction punitive : il sert à marquer « ceux qui vivent à la périphérie de la civilisation (…) et qui n’ont pas droit de cité dans l’espace politique ». Le tatouage agit alors comme un marqueur social.

    Symbole d’une marginalisation assumée

En réponse à la stigmatisation initiale, on observe un phénomène de réappropriation du stigmate : le tatouage est alors vu comme un signe de ralliement positif pour certaines catégories de la population (prisonniers, pêcheurs).

    Un signe de protestation

Au XIXème siècle, le tatouage reste attaché à l’imaginaire de la criminalisation et représente le symbole d’une contre-culture.

    Un art populaire

Pour comprendre la démocratisation que connaît actuellement le tatouage, Yann Lignereux pointe l’évolution de la société au XXème siècle. Les individus ne se perçoivent plus comme des êtres d’appartenance, mais comme des êtres de choix capables de produire sur leur peau leur propre histoire. Le tatouage devient ainsi l’art populaire par excellence.

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