La Tunisie vient de nouveau de vivre un week-end sanglant. Le gouvernement reconnaît 14 morts parmi les manifestants, lors d’émeutes dans trois villes du centre du pays. Depuis le vendredi 17 décembre 2010, un mouvement social secoue la Tunisie. Ce coup de colère est sans précédent depuis plus d’un quart de siècle dans ce pays du Maghreb. Il est l’événement politique le plus important qu’ait connu la Tunisie depuis les années 1980.
À Nantes, il existe depuis 2008 un collectif de soutien aux Tunisiens de Redeyef, une ville du sud-ouest de la Tunisie, située à l’ouest de Gafsa et à l’est de la frontière tuniso-algérienne. La ville est un important centre minier exploitant le phosphate et au printemps 2008, la ville est le théâtre d’un mouvement social alimenté par un scandale lié à un concours d’entrée à la Compagnie des Phosphates de Gafsa, éclatant sur fonds de climat social dégradé.
Soutenus par des personnalités syndicales, les manifestants dénoncent la corruption et leur mauvaise condition de vie. Ils peuvent donc aussi compter sur le soutien de certains membres de la communauté tunisienne de Nantes, qui malgré la distance et la censure du régime politique de Ben Ali continuent d’organiser des rassemblements pour alerter l’opinion publique comme ce fût le cas devant la préfecture à Nantes le jeudi 6 janvier 2011.
Catherine et Mohamed, membres du collectif nantais de soutien aux Tunisiens de Redeyef sont venus dans les studios lors de la matinale du 6 janvier 2011 évoquer la situation dans laquelle se trouve le pays.