En 2011 et 2012, le collectif Romeurope observe une situation contrastée de la part des municipalités de l’agglomération nantaise et du département. Certaines communes accueillent la population Rom où elle trouve une relative sécurité et dans laquelle elle bénéficie d’un appui grâce aux associations d’habitants engagés – comme par exemple Solrom à Saint-Herblain, Solidarom à Bouguenais ou encore la Ligue des Droits de l’Homme. Ce n’est pas forcément le cas dans d’autres municipalités dans lesquelles les « roms errants » vivent dans des terrains squattés et souffrent de l’instabilité des lieux de vie.
Où est le problème ?
C’est grâce à une mobilisation citoyenne soutenue par une volonté politique de la part des communes que des solutions ont été trouvées pour ces populations : des terrains aménagés avec accès à l’eau et l’électricité, une sécurité du lieu de vie, un accès à la scolarisation et aux soins de la commune. Cela permet à la fois de mieux maîtriser les nouvelles arrivées, de responsabiliser la population Rom qui comprend les enjeux positifs de cet engagement et participe elle-même à la régulation des arrivants. C’est donc une relation donnant/donnant qui s’établit entre la municipalité et la population : l’établissement de règles de vie contribue à de meilleure conditions de vie, une image positive des Roms et leur permet de mieux s’intégrer.
Le rejet des Roms : quelles conséquences ?
Certaines communes refusent d’accueillir les Roms. Ce qui contraint les familles à squatter des terrains vagues, à supporter des conditions de vie difficile sans eau, ni électricité, sans scolarisation possible et encore moins d’emplois ou d’accès à la santé. Les riverains, eux aussi supportent mal la proximité avec ces terrains insalubres, notamment parce que ces territoires deviennent des zones de non-droit, sans règles de vie où les populations refoulées des autres communes viennent s’installer et dans lesquelles la loi du plus fort règne.
Des mesures abusives à l’encontre des populations Roms
Outre le fait que les communes n’acceptent pas toujours l’établissement de Roms, certaines pratiques montrent un durcissement des mesures à leur encontre. Quelques exemples : lors de l’arrestation d’un couple pour une mise en examen, les forces de police ont laissé à leur sort les enfants mineurs du couple restés sur le terrain vague, les services sociaux n’ont pas été alertés. Autre exemple, en juillet 2011, la commune d’Orvault fait fermer une bouche d’incendie pour interdire l’accès à l’eau aux personnes installées à proximité. Or, un an auparavant, l’ONU adoptait une résolution dans laquelle elle déclare que le droit à une eau potable, salubre et propre est « un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme ».
Au micro d’Alice Bordage, Yannick Baudoin, membre du collectif Romeurope.