La Tunisie aura ouvert le bal. Le 24 janvier dernier, Zine Ben Ali, son épouse Leila Trabelsi et sa famille partent s’exiler en Arabie Saoudite. C’est la fin d’un « règne » et d’une dictature qui aura duré 23 ans. C’est le président de l’Assemblée Nationale tunisienne, Foued Mebazaa qui prend la tête du gouvernement « par interim », en attendant les prochaines élections législatives. La révolte aura touché aussi l’Egypte: Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, démissionne officiellement le 11 février dernier, suite aux mouvements de révoltes du peuple égyptien.
La chute de ces régimes a profité aux « islamistes »: Rached Ghannouchi, exilé depuis l’ère Ben Ali à Londres, fait son grand retour sur sa terre natale. Ce dernier a publiquement avoué « être un islamiste modéré comme l’actuel premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il considère comme un modèle pour les pays arabes ». Chez leur voisin égyptien, les Frères musulmans réapparaissent aussi. Plusieurs autres pays sont entrainés dans ce bain de révolte: l’Algérie, le Yémen, la Jordanie… et la Libye! Leur point commun? Le souhait de voir le régime dictatorial s’effondrer dans leur pays. Pourtant, un pays se fait silencieux: le Maroc. Seule monarchie des pays maghrébins, la situation dans ce pays n’est pas enviable pour autant. Le peuple critique le pouvoir du gouvernement et plus particulièrement celui exercé par le premier ministre Abbas El Fassi. Devant ce théâtre de révolte, Israël se dit inquiet… Surement pour avoir perdu son seul allié égyptien, Hosni Moubarak, considéré jusqu’ici comme pro-israélien.
Alain Gresh, directeur adjoint du Monde Diplomatique et journaliste, écrivain, spécialiste du monde arabe, a répondu aux questions de Aylin Saglam, au micro de Prun’.