Depuis 3 ans, le Global Teacher Prize récompense l’enseignant dont les techniques innovantes oeuvrent en faveur de sa profession. Cette année, une nantaise figure parmi les candidats sélectionnés. Elle s’appelle Marie-Hélène Fasquel et avec elle, nous abordons le rôle du professeur aujourd’hui et celui du concours.
20,000 postulants, 50 candidats sélectionnés et un seul élu. Il recevra le Prix International du Global Teacher Prize en tant que « professeur d’exception« , ainsi qu’un million de dollars. Les dix premiers lauréats seront connus en février 2017. Le gagnant de cette troisième édition, lui, sera révélé le 19 mars de la même année.
Marie-Hélène Fasquel est une habituée des prix. Professeur depuis 18 ans, elle a déjà reçu le Prix de l’Innovation National de l’Unesco en 2013 et celui de l’Innovation International du Barcelona Global Forum en 2014. Elle était alors professeur dans une classe inversée. Aujourd’hui elle enseigne la littérature américaine dans le lycée international Nelson Mandela, sur l’Île de Nantes.
Pour être sélectionnée, Marie-Héléne Fasquel devait répondre à sept questions en maximum 500 mots. Un exercice de synthèse, mais aussi un résumé de ce qu’elle a appris durant ses années de professorat, ce qu’elle en a tiré. Le questionnaire à remplir évoquait des thèmes comme l’Innovation, ou encore les résultats des élèves ayant profité des programmes et initiatives de Marie-Hélène Fasquel.
Un rôle d’accompagnant
Pour Marie-Hélène Fasquel, le rôle du professeur a changé au cours de ces vingt dernières années. Plus accompagnant qu’instructeur, l’enseignant va valoriser l’élève et, en ayant de l’ambition pour lui, la lui transmettre.
A l’exemple de la Classe de la réussite, en 2013 et 2014, où Marie-Hélène voulait que les adolescents écrivent des nouvelles ensuite publiées sur le web. Une initiative qui, avec d’autres, lui ont valu ses deux premiers prix.
« A l’époque, j’enseignais dans une classe de la réussite C’est-à-dire des élèves qui n’aurait pas dû aller au lycée car ils n’avaient pas le niveau requis. Ils étaient 17 au lieu d’une trentaine. Le fait de dire aux élèves que je voulais présenter leur travail, le fait que je leur rapporte le prix national les a rendu fous de joie, mais alors le prix international ils étaient en larmes ! Et pareil, un jour j’ai remis à un élève le prix de l’excellence, j’ai demandé à Windows de lui faire le certificat. »
Interview Marie-Hélène Fasquel, par Cerise Robin
La classe inversée
La classe inversée est une autre initiative pédagogique de Marie-Hélène Fasquel. Alors qu’elle était professeur agrégé d’anglais au Lycée Giraux Sannier, et Microsoft Expert Educator, elle portait le projet e-Twinning « Let Flip Together », dont elle était ambassadrice. Mené en collaboration avec seize lycées dans huit pays, il utilise le principe de la classe inversée. C’est-à-dire une classe où les élèves lisent le cours chez eux ou le matin en arrivant. La classe devient alors non-pas un lieu de prise de notes et de découvertes strictes du programme des savoirs mais de débast, de reprises de certains détails mal compris.
Pour l’enseignante, le rôle de l’élève et surtout sa motivation sont essentiels dans le bon fonctionnement d’une classe et dans sa réussite. Elle déploie cette idée en quatre angles : l’usage des ressources en ligne, création de contenu (comme les nouvelles), publication des travaux des élèves ; le partage et la collaboration entre les partenaires de divers pays ; la créativité. Des outils pédagogiques qui permettent aux adolescents de s’ouvrir et les autres.
Echange et partage entre professeurs du Global Teacher Prize
C’est aussi le rôle que joue le Global Teacher Prize mais au niveau des professeurs. En mars, lors de la remise du prix au vainqueur de la troisième édition, tous les candidats retenus depuis trois ans sont invités à se réunir pour partager et échanger.